Ancien médecin militaire
Après des études secondaires dans l'enseignement technique, un rêve d'enfance, j'ai voulu devenir médecin. À la fin de mes études de médecine à Marseille, couronnées par un prix de thèse, j'ai travaillé au Centre Anti Poison de Marseille, sous la férule d'une patronne d'exception, Mme Jouglard, me spécialisant en pharmacovigilance, c'est à dire dans l'étude des effets adverses des médicaments. Mon travail m'amenait à rendre compte de mes travaux de recherche un peu partout en France, et c'est ainsi que je fus amené à faire plusieurs conférences dans les hôpitaux militaires. Je fus séduit par la très grande compétence des médecins militaires et aussi par leurs actions humanitaires qui forçaient mon respect. Je décidais de devenir l'un d'eux et fut admis dans le Service de santé des armées par concours dans la catégorie docteur en médecine. Ce métier m'a passionné car on y exerce une médecine "totale" dans des conditions souvent difficiles avec de plus, des rapports humains particulièrement enrichissants. Le médecin militaire n'est pas que médecin car il se doit de partager la vie de ceux qui l'entourent, se consacrer aux familles et donc aussi être psychologue, contribuer à l'action humanitaire de la France quand il est à l'étranger. Il y a dans ce milieu un dicton: «tu es médecin donc tu sais tout faire». J'ai donc opéré, me remémorant avec amusement cette phrase de l'un de nos professeurs lors de ma spécialisation en médecine tropicale: «Quand vous opérerez vous ne pourrez pas engueuler l'anesthésiste, parce que l'anesthésiste ça sera vous». J'ai aussi soigné, endormi, accouché, réanimé, radiographié, enseigné, expertisé et administré.
Ma spécialisation en médecine tropicale obtenue, j'ai successivement été médecin adjoint du Centre d'Instruction des Nageurs de Combat à Ajaccio, médecin chef du Centre d'Entrainement Commando n° 2 de Givet, médecin résident à l'Infirmerie Hôpital de Djibouti, devenu plus tard le CHA Bouffard, médecin chef du Centre Commando 23ème RI aux Rousses, médecin adjoint au Centre de Sélection n° 10 de Blois, médecin de l'École Militaire Préparatoire de la Réunion au Tampon, médecin chef de l'École Nationale des Officiers de Réserve du Service de Santé des Armées à Libourne, puis chargé de cours, secourisme et médecine d'urgence, directeur du Service de Santé de l'Armée Nationale Djiboutienne à Djibouti, médecin chef du Centre de Sélection n° 8 de Lyon, chef de bureau à la Direction Régionale du Service de Santé à Lyon.
Médecine humanitaire en République de Djibouti