Psychanalyste à Bourg-de-Péage
On ne devient pas psychanalyste par hasard. Les psychanalystes vous diront d'ailleurs que le hasard n'existe pas. Retraité, j'ai fait des remplacements de médecin et j'ai réalisé ce que nos confrères civils voulaient dire quand ils affirmaient: «Nous envions vos conditions de travail». Pas les horaires, qui sont aussi déments, mais la qualité de la médecine que nous pouvions dispenser et le respect que l'on est en droit d'attendre. Alors je me suis souvenu de l'importance de la psychologie dans la pratique quotidienne du médecin militaire et aussi, il faut le dire, je ne trouvais pas toujours dans la médecine les réponses aux questions qu'il m'arrivait de me poser. J'ai donc entamé des études de psychanalyse.
Ces études ont été faites en institution privée, à Aix en Provence, à l'Institut de Formation à la Psychanalyse et à la Psychothérapie. Je suis donc devenu psychanalyste didacticien. Que cela veut-il dire? Dans ces écoles privées il est obligatoire de suivre une psychanalyse qu'on appelle didactique pour la différencier des psychanalyses dans un but thérapeutique, encore qu'il n'y a pas de différence entre les deux, vu que personne ne sort psychologiquement indemne de l'adolescence. Cette psychanalyse didactique est très importante et doit être suffisamment aboutie pour pouvoir exercer le métier. Ceux qui se forment à la psychanalyse en milieu universitaire n'y sont pas tenus et au risque de m'attirer leurs foudres, je dirai que ça se remarque aisément.
Mon mémoire de fin d'études de psychanalyse a été consacré à la nostalgérie, ce deuil impossible chez beaucoup de pieds-noirs d'avoir été coupés de leurs racines. Il a obtenu une mention et les félicitations du jury.
Pour un médecin, les études de psychanalyse sont difficiles, tant la vision psychanalytique de la personne et des pathologies comportementales est différente de la médecine. Il faut donc s'efforcer de ne pas mettre en perspective les deux disciplines. Mais à force de se pencher sur la marmite, j'ai fini par tomber dedans. Si j'ai un regret c'est celui de ne pas avoir commencé plus tôt cette formation. La psychanalyse ne guérit pas tout, loin de là, connaît ses limites et ses échecs, comme toute thérapeutique, mais donne aussi d'excellents résultats et surtout délivre la personne de tous ces carcans qui l'enserrent et l'empêchent de se réaliser .... sans aucun médicament. C'est une thérapie de libération par la parole. Cette thérapie se pratique au cabinet, mais la crise du covid 19 a montré que par téléphone ou visioconférence, le même lien de confiancequ'au cabinet se créait entre l'analysant et son analyste.